dimanche 8 novembre 2015

« Je vais redevenir une fille, pas une soignante »

Isabelle, 46 ans, fille des premiers colocataires
« Cette colocation, c'est la solution idéale pour mes parents, et pour moi. » Isabelle, 46 ans, habitante d'un village du Beauvaisis, prépare l'arrivée prochaine de ses parents au sein de la colocation de la rue de Calais, à Beauvais.
Son père, Charles, 76 ans, a été diagnostiqué malade d'Alzheimer il y a deux ans et sa mère, Michelle, 69 ans, souffre d'un trouble sévère apparenté.
Isabelle a dû gérer les fugues de son papa, les chutes de sa maman, les pertes de repères de l'un et de l'autre. Plus d'une fois, la quadragénaire, qui élève seule son garçon de 12 ans, a craqué. « Je vivais dans un stress permanent, confie-t-elle. Il fallait que je trouve une solution de prise en charge, mais je tenais à ce que mes parents restent ensemble. Sinon, c'était la mort assurée pour mon père, perdu sans ma mère. » Isabelle a été totalement séduite par le concept de la colocation. « Ça reste une petite structure avec une ambiance familiale préservée, souligne-t-elle. Mes parents vont pouvoir continuer à vivre à leur rythme, sans subir celui imposé par le fonctionnement d'un établissement. Leur sécurité sera assurée grâce à la surveillance du personnel en place, et ils ne seront pas coupés du monde. » Mais Isabelle ne va pas, pour autant, délaisser ses parents. « Je continuerai à leur faire des courses, à partager des repas avec eux... Ce sera comme à la maison, et cela va me permettre de redevenir une fille, pas une soignante. »

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